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« La vie est belle » dans la grande île de Chalonnes-sur-Loire

L’île de Chalonnes, vue de drone en juillet 2023.
L’île de Chalonnes, vue de drone en juillet 2023. |  OUEST FRANCE

Ouest-France Bérénice POULIN.Publié le 13/08/2023 à 10h01

L’une des plus grandes îles fluviales d’Europe se dresse à une demi-heure d’Angers. Découpée entre deux communes, Chalonnes-sur-Loire et Montjean-sur-Loire (Maine-et-Loire), elle compte une vingtaine de hameaux. Il y règne une vraie culture insulaire parmi les quelque 300 habitants.

De la Queue-de-l’île, côté Montjean-sur-Loire (Maine-et-Loire) à la Tête-de-l’île, en passant par la Basse-île, côté Chalonnes-sur-Loire, la Loire s’aperçoit sur la grande île de Chalonnes. Même en plein cœur des champs et des prairies qui émaillent ses 836 hectares, elle n’est jamais très loin.

En période de crue, le fleuve recouvre les routes de l’île. « On apprend à vivre avec l’eau, ce n’est pas traumatisant. Quand il y a une crue, on sort notre barque et on s’amuse », raconte Fabienne Chagneau, habitante de la Tête-de-l’île.

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L’une des plus grandes îles fluviales d’Europe

Avec ses 10,6 km de long, l’île de Chalonnes est l’une des plus grandes îles fluviales d’Europe. Disséminés d’un bout à l’autre, quelque 300 habitants s’y dénombrent. « On parle avec tout le monde, on a un groupe WhatsApp avec une quarantaine d’îliens. Mes fils me disent tout le temps que ce n’est pas banal de parler autant avec ses voisins », explique Fabienne.

La preuve d’« une vraie culture îlienne », selon les mots de son mari Jacky Chagneau, placé chez une famille d’accueil de l’île à ses 6 ans, et membre de l’association des Boutons de saule, créée en 2002 pour défendre les intérêts des habitants.

Forgée par des moments d’entraide au quotidien, durant les crues, cette culture se transmet aux jeunes qui décorent les lieux à Noël, font découvrir leur cocon à leurs copains lors de la chasse aux bonbons d’Halloween.

Antoine Tassel, président de l’association des Boutons de saule, en compagnie de ses amis Jacky et Fabienne Chagneau, dans sa maison située à la Petite-Soulouze. L’escalier derrière eux est typiquement ligérien, accédant au lieu de vie situé en hauteur pour éviter d’être submergé lors des crues. | OUEST FRANCE

« Une fois, nous sommes partis chercher du pain. Nous avons rencontré une personne qui cherchait un chien. On l’a aidée, puis on est passés devant des voisins qui nous ont invités à prendre un café. Puis deux, puis trois. On est restés dîner et on est rentrés sans le pain… », relate Fabienne en riant. Elle a laissé sa vie citadine derrière elle il y a une vingtaine d’années.

L’île de Chalonnes est composée de forêts, de prairies et de terres agricoles. | OUEST FRANCE

Leur ami Antoine Tassel, président de l’association des Boutons de saule, ajoute : « Il y a un sentiment d’appartenance unique. Quand on est isolés, on n’est pas esseulés. » Il s’est installé en août 1981 avec son épouse, aujourd’hui décédée, et a découvert le coin. « Ici la vie est belle, jamais je ne retournerai en ville. »

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« Quand on passe le pont, le temps s’arrête »

Louise et Alexandre Bellanger ont grandi à la Queue-de-l’île, dans la maison familiale de leurs parents, transformée en chambres d’hôtes où ils travaillent depuis treize ans. Il y a cinq ans, ils ont ouvert la guinguette Au bout de l’île en face de la maison, tout près de la Loire.

« On avait très envie d’en ouvrir une, expliquent le frère et la sœur. On voulait partager ce lieu avec les passants et les habitants. » Louise ajoute : « Quand on passe le pont, le temps s’arrête. C’est vraiment dépaysant. »

Louise et Alexandre Bellanger tiennent la guinguette Au bout de l’île, côté Montjean. | OUEST FRANCE

Malgré son activité agricole et ses prairies inoccupées, « l’île est dynamique et bouge de plus en plus au niveau culturel », complète-t-elle. Fabienne abonde : « Il y a plein d’initiatives qui se montent sur l’île. On s’est lancé dans des ruches avec des voisins, et il y a plein de musiciens et de concerts. »

« Les gens sont sympas et accueillants »

Installée au milieu de la grande île depuis 1878, la société de la Basse-île participe à ce dynamisme. Parties et championnats de boule de sable, mais aussi concerts et repas animent la vie dans ce coin.

Arrivé à la Basse-île en 1984, Daniel Grimault en est son président depuis 2008. « Je n’ai pas mis longtemps à m’intégrer. Il y a une culture paysanne ici, l’ambiance me plaît, remarque celui qui a toujours vécu en campagne, et dont le fils est agriculteur sur l’île. Les gens sont sympas et accueillants. »

Daniel Grimault, président de la société de la Basse-île, association qui perpétue la tradition de la boule de sable. | OUEST FRANCE

Déjà initié à la boule de sable, passe-temps typiquement ligérien et que l’association participe à préserver, il retrouve des visages connus au sein du local de l’association, située près de la Loire.

Non loin, Ghali passe à vélo, échange avec Daniel. Ce père de plusieurs enfants habite depuis huit ans dans l’île et y apprécie « la tranquillité et le côté bucolique. C’est un bel endroit pour que les enfants grandissent ». Avec la Loire comme compagne de jeu.

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